L’histoire de la Jaguar Type E et de son moteur V12

La Jaguar Type E incarne l’élégance britannique et la performance automobile des années 1960.
Ce modèle emblématique a marqué l’histoire de l’automobile par son design avant-gardiste et ses performances exceptionnelles.
Lancée en 1961, la Type E a connu plusieurs évolutions au fil des années, culminant avec l’introduction du puissant moteur V12 dans sa dernière itération.
Le lancement spectaculaire de la Type E en 1961
Le dévoilement de la Jaguar Type E au Salon de l’automobile de Genève en 1961 a créé une véritable sensation dans le monde automobile. Son design révolutionnaire, œuvre du talentueux Malcolm Sayer, alliait élégance et aérodynamisme d’une manière jamais vue auparavant.
Un accueil enthousiaste du public
Dès son apparition, la Type E a captivé l’attention des visiteurs et des médias. Son long capot, ses lignes fluides et son allure féline ont immédiatement séduit le public. La réaction fut si positive que Sir William Lyons, fondateur de Jaguar, dut faire venir en urgence un deuxième exemplaire depuis l’usine de Coventry pour répondre à la demande des essais.
Des performances révolutionnaires
Au-delà de son esthétique époustouflante, la Type E impressionnait par ses caractéristiques techniques. Équipée d’un moteur 6 cylindres en ligne de 3,8 litres développant 265 chevaux, elle atteignait une vitesse de pointe de 240 km/h. Sa suspension indépendante aux quatre roues et ses freins à disque lui conféraient un comportement routier exceptionnel pour l’époque.
Caractéristique | Valeur |
---|---|
Moteur | 6 cylindres en ligne 3,8 L |
Puissance | 265 ch |
Vitesse max | 240 km/h |
Les différentes séries de Type E
Au cours de ses 14 années de production, la Jaguar Type E a connu plusieurs évolutions, donnant naissance à trois séries distinctes. Chacune apportait son lot d’améliorations techniques et esthétiques, tout en conservant l’esprit originel du modèle.
La Série I (1961-1968)

La première série de la Type E, produite de 1961 à 1968, est considérée comme la plus pure en termes de design. Elle se caractérisait par ses phares carénés, sa petite calandre ovale et ses feux arrière placés au-dessus des pare-chocs. En 1964, le moteur 3,8 litres fut remplacé par un bloc 4,2 litres offrant plus de couple et une meilleure souplesse d’utilisation.
La Série II (1968-1971)

La Série II, introduite en 1968, apporta des modifications imposées par les nouvelles normes de sécurité américaines. Les phares carénés disparurent au profit de projecteurs ouverts, tandis que les pare-chocs furent renforcés. L’intérieur fut également revu avec un tableau de bord redessiné et des sièges plus confortables.
La Série III (1971-1975)
La dernière itération de la Type E, la Série III, marqua l’arrivée du moteur V12. Ce nouveau bloc de 5,3 litres offrait des performances accrues et une douceur de fonctionnement remarquable. Extérieurement, la Série III se distinguait par sa calandre élargie et ses roues plus larges, lui conférant une allure plus musclée.
Le moteur V12 de la Série 3
L’introduction du moteur V12 dans la Jaguar Type E Série 3 en 1971 marqua un tournant dans l’histoire du modèle. Ce nouveau bloc moteur, développé initialement pour la compétition, apporta un niveau de raffinement et de performances inédit.

Caractéristiques techniques
Le V12 de la Jaguar Type E Série 3 était un véritable chef-d’œuvre mécanique. D’une cylindrée de 5,3 litres, il développait une puissance de 272 chevaux et un couple impressionnant de 412 Nm. Sa conception moderne, avec quatre arbres à cames en tête, lui permettait d’atteindre un régime maximal de 6500 tr/min.
Performances et agrément de conduite
Grâce à ce nouveau moteur, la Jaguar Type E V12 offrait des performances exceptionnelles. Elle accélérait de 0 à 100 km/h en seulement 6,4 secondes et atteignait une vitesse de pointe de 246 km/h. Au-delà des chiffres, c’est surtout l’agrément de conduite qui impressionnait, avec une souplesse et une onctuosité remarquables à tous les régimes.
- Cylindrée : 5,3 litres
- Puissance : 272 ch
- Couple : 412 Nm
- 0 à 100 km/h : 6,4 secondes
- Vitesse max : 246 km/h
Les succès en compétition de la Type E
Bien que conçue principalement comme une voiture de route, la Jaguar Type E s’est également illustrée en compétition. Son potentiel sportif lui a permis de remporter de nombreux succès sur circuit, contribuant à asseoir sa réputation de voiture de sport performante.

Les victoires en endurance
La Type E s’est particulièrement distinguée dans les épreuves d’endurance. En 1962, une version allégée remporta sa catégorie aux 12 Heures de Sebring, pilotée par Bruce McLaren et Walt Hansgen. L’année suivante, la Type E triompha aux 1000 km du Nürburgring, démontrant sa fiabilité et sa rapidité sur l’un des circuits les plus exigeants au monde.
La Type E Lightweight
Pour répondre aux exigences de la compétition, Jaguar développa une version spéciale de la Type E : la Lightweight. Construite en aluminium et dotée d’un moteur préparé, elle était plus légère de 114 kg par rapport au modèle standard. Seulement 12 exemplaires furent produits, faisant de la Lightweight l’une des Type E les plus rares et les plus recherchées aujourd’hui.
L’héritage laissé par la Type E chez Jaguar
L’influence de la Jaguar Type E sur l’histoire de la marque britannique est indéniable. Son design iconique et ses performances ont établi des standards qui ont inspiré les générations suivantes de Jaguar.
Une inspiration pour les modèles futurs

L’ADN stylistique de la Type E se retrouve dans de nombreux modèles Jaguar ultérieurs. La XJS, qui lui succéda en 1975, reprenait certains éléments de design, notamment le long capot et la silhouette effilée. Plus récemment, la F-Type, lancée en 2013, est considérée comme l’héritière spirituelle de la Type E, avec des proportions et des lignes qui évoquent clairement son illustre ancêtre.
Un statut d’icône automobile
La Type E a transcendé son statut de simple voiture pour devenir une véritable icône culturelle. Elle figure régulièrement dans les listes des plus belles voitures de tous les temps et a été exposée au Museum of Modern Art de New York, consacrant son statut d’œuvre d’art automobile. Son influence perdure bien au-delà du monde automobile, symbolisant l’élégance et le raffinement britanniques des années 1960.